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De grandes espérances : la fintech et les pauvres

Greta Bull, directrice du CGAP, évoque l'enthousiasme suscité par la fintech auprès des acteurs de la finance inclusive et dans quelle mesure celle-ci aide réellement les plus pauvres.
Appel téléphonique au Rwanda. Photo de Evariste Bagambiki. Concours photos du CGAP 2016.

Tous les ans, j’essaie d’apprécier les progrès accomplis sur le front de l’inclusion financière, les difficultés qui nous attendent et les réponses que le CGAP peut apporter. Fin 2018, alors que je participais à deux événements consacrés à la fintech — le Singapore Fintech Festival (a) et la conférence annuelle des entreprises de technologie financière bénéficiaires d’investissements de l’IFC — cette question de l’accès universel aux services financiers m’a paru prendre une acuité singulière.

La fintech suscite un véritable engouement, de l’assurtech à l’apprentissage automatique en passant par les paiements, les plateformes d’affacturage inversé, les solutions d’identité numérique reposant sur la blockchain, les micropensions numériques, les plateformes de marché du crédit, les prêts dématérialisés, le commerce en ligne, les regtech, les suptech, l’intelligence artificielle…, j’en passe et des meilleurs. Tous les acteurs concernés étaient là ! L’énergie, la créativité et l’argent qui circulent dans ce domaine sont tout bonnement époustouflants. Et, je dois bien l’admettre, un peu écrasants. Entre la possibilité de proposer des services financiers de masse sur les marchés émergents et l’ouverture des services financiers en Europe grâce à la nouvelle version de la Directive sur les services de paiements (PSD2), il y a effectivement de quoi rêver à des solutions adaptées à l’ère du tout numérique qui est désormais la nôtre.

L’Asie est au cœur de toute cette effervescence, entraînée par la dynamique venue de Chine et d’Inde. La détermination des entreprises chinoises à s’implanter dans les marchés voisins laisse espérer un bond en avant de l’inclusion financière dans la région, du Pakistan aux Philippines. Mais les grandes plateformes technologiques chinoises parviendront-elles à reproduire leurs impressionnantes performances sur ces nouveaux marchés ? Certes, elles n’y bénéficieront pas des mêmes avantages que sur leur propre terrain, mais l’argent et le savoir-faire coulent à flots. D’où la fascination que l’on peut éprouver à observer l’évolution de ces marchés. L’Inde n’est pas en reste, même si sa stratégie est différente puisque les pouvoirs publics y ont lourdement investi dans la construction d’une infrastructure de marché connectée. Les géants technologiques chinois comme ceux de la Silicon Valley ont été séduits par le capital technologique unique que ce pays a su constituer et il sera passionnant de voir qui l’emporte finalement.

Les pauvres sont au cœur de l’équation. Pourtant, le risque est grand qu’ils soient relégués au second plan, tant l’excitation suscitée par la technologie et l’innovation peut brouiller le tableau.

J’ai également été frappée par un autre phénomène pendant ces deux manifestations : alors que l’expression « inclusion financière » revenait dans tous les discours, « les pauvres » en étaient quasiment absents. Bien sûr, quelques-unes des entreprises présentes œuvrent en faveur des pauvres, mais ces derniers n’étaient certainement pas au centre des débats, même quand il était question de l’accès aux services financiers. Malgré le rôle joué au départ par M-Pesa, qui a montré qu’il existait des solutions alternatives pour offrir des services financiers de masse, l’inclusion financière est sortie de son cadre initial, qui visait à organiser des services financiers pour les pauvres. Aujourd’hui, j’ai le sentiment que l’expression recouvre des idées très différentes selon qui s’en saisit. Devant l’enthousiasme suscité par une fintech censée assurer l’inclusion financière et les sommes d’argent qui inondent les acteurs de ce secteur, je pense que le moment est venu pour la communauté du développement de réfléchir calmement à sa place dans ce nouvel univers en constante évolution. J’estime pour ma part que les pauvres sont au cœur de l’équation. Pourtant, le risque est grand qu’ils soient relégués au second plan, tant l’excitation suscitée par la technologie et l’innovation peut brouiller le tableau.

Gardons-nous de tout emballement…

La révolution de la fintech soulève un certain nombre de défis pour notre domaine d’activité, à commencer par la frénésie hors norme qu’elle provoque. Elle semble être devenue la panacée à tous les problèmes de développement, au point que je me demande parfois si je ne deviens pas folle… Pour peu qu’elle ait le label « technologie », n’importe quelle solution trouve des gens pour la financer et s’y intéresser, qu’elle apporte (ou non) une réponse à un vrai problème. Dernièrement, j’ai lu un article stupéfiant sur une solution basée sur la blockchain pour résoudre le problème de la… microfinance, moyennant un prêt de quatre jours assorti d’un coquet taux d’intérêt de 1 % ! L’auteur n’avait-il jamais entendu parler des prêts dématérialisés ?

Je sais que je commence à passer pour une blockchain-sceptique mais entendons-nous bien : ce n’est pas forcément la technologie en elle-même qui me gêne, mais le fait que toute nouveauté qui brille nous fait oublier ces problèmes complexes de la vie réelle, dont la résolution exige patience, investissement et concentration… à mille lieux d’un coup de baguette « magictech ». La technologie fait bien évidemment partie de la solution, mais ce n’est qu’un moyen. Seuls des modèles économiques solides, de vraies compétences et de réelles capacités d’exécution permettront, en faisant la différence, de changer la donne. Cela passe aussi par une parfaite compréhension des conditions de développement dans lesquelles on évolue.

… au risque de creuser les écarts

Les services numériques étant censés faciliter l’accès des pauvres, un autre point continue de m’interroger : comment le monde dématérialisé communique-t-il avec l’autre monde, celui de l’argent liquide, dans lequel vivent toujours la plupart des personnes démunies ? Malgré l’essor exponentiel des transactions effectuées sur l’interface de paiement unique mise en place par le gouvernement indien, je reste perplexe : comment cette infrastructure impressionnante va-t-elle atteindre les pauvres ? Les entreprises peuvent dégager de confortables profits en desservant les 10 % les plus riches de la population indienne, sans même penser un seul instant à la situation des pauvres. Sachant que les banques de paiement, censées assurer le cash-in cash-out (CICO), à savoir les opérations de dépôt et de retrait d’espèces, ont bien du mal à faire décoller leur modèle d’affaires, entravées par les contraintes commerciales attachées à leurs agréments. Pour pénétrer dans l’écosystème numérique, les pauvres doivent pouvoir convertir l’argent liquide en argent dématérialisé (et vice-versa) — et c’est là où l’infrastructure CICO reste essentielle.

De la même manière, comment savoir si les géants technologiques parviendront, du moins à court terme, à faire une percée significative en Afrique puisque la seule solution dont ils disposent actuellement pour monétiser leurs services passe précisément par le modèle économique des opérateurs de téléphonie mobile. Je ne veux pas dire par là que nous ne résoudrons pas la question de la dématérialisation des transactions et de l’argent liquide. Mais pour atteindre les pauvres, il faut s’intéresser davantage à la question de la distribution, à la fois pour améliorer l’efficacité des services et pour étendre leur couverture. Faute de quoi, le risque de fracture numérique est bien réel. 

Un peu de prospective

Dès lors, pour ceux d’entre nous qui réfléchissent à la mise à disposition de services financiers pour les pauvres, quelles sont les pistes à suivre dès 2019 ? Trois orientations, à mon sens, vont se révéler cruciales dans les prochaines années :

  • créer une interface universelle et fluide entre monde numérique et monde non numérique, qui soit suffisamment bon marché pour que les pauvres puissent y accéder ;
  • déployer tout l’arsenal des modèles économiques adaptés aux services financiers pour répondre aux besoins des pauvres ;
  •  veiller à ce que les organismes réglementaires aient les outils nécessaires pour autoriser les indispensables expérimentations tout en gérant les risques inhérents aux nouveaux modèles économiques.

Je vous livre ci-dessous quelques réflexions sur ces questions.

L’avenir de l’inclusion financière passe par le nuage… et les agents

L’Inde et la Chine ont l’une et l’autre démontré l’intérêt de bâtir des plateformes technologiques intégrées, même si les modalités suivies diffèrent largement. Déployer ce type d’infrastructure pour 1,4 milliard de Chinois, c’est une chose, mais quid de la Zambie par exemple, avec ses 18 millions d’habitants seulement ? L’économie de plateforme ne fait pas bon ménage avec les frontières et les autorités de réglementation et, pour fonctionner, elle doit opérer sur une échelle suffisante et en s’appuyant sur des solutions de type « plusieurs à plusieurs » (many-to-many) — autant de critères qui font de l’Afrique un cas particulièrement ardu pour les géants de la technologie. Il importe donc de continuer à constituer des plateformes numériques ouvertes et interconnectées (grâce par exemple à l’interopérabilité et aux interfaces de programmation d’applications publiques), d’investir dans des infrastructures de marché et des données partagées (pour les paiements, l’évaluation de crédit et les procédures en ligne de connaissance du client notamment) et de soutenir le développement de biens publics comme les systèmes d’identification de base. Tous ces éléments contribuent à l’émergence de plateformes universelles, fluides et raisonnablement vastes pour atteindre les populations pauvres. Afin d’obtenir une échelle suffisante en Afrique, ces solutions devront également être capables de s’adapter à plusieurs pays et réglementations, d’où la nécessité d’inventer un nouveau système d’agrément et de supervision de ces prestataires de services.

Pour permettre aux pauvres de prendre part à l’économie numérique, il faut aussi rendre les services de dépôt et de retrait d’espèces plus attractifs pour les prestataires, ce qui exige plus (et non moins) d’ouverture. Comme le soulignait l’Association internationale d’opérateurs de téléphonie mobile dans son dernier état des lieux du secteur (a), les prestataires ayant un fort taux d’activité et un revenu moyen par usager élevé ont en commun quatre caractéristiques : de solides réseaux de distribution, une réglementation favorable, un modèle basé sur les comptes et un plus grand nombre d’intégrations avec d’autres prestataires de services. Autrement dit, pour atteindre les volumes qui permettraient aux solutions de dépôt et de retrait d’espèces de devenir viables, les prestataires doivent se mettre à réfléchir comme des plateformes et ne plus se considérer comme de simples extensions des opérateurs de téléphonie mobile. L’Asie offre de bons exemples : le géant de la vente en ligne Alibaba a prouvé qu’une distribution tirée par le commerce en ligne pouvait sous-tendre le déploiement d’une infrastructure de paiement en Chine. GO-JEK (a), la start-up indonésienne de scooter-taxi, de livraison et de services financiers, a démontré que l’on pouvait intégrer le dépôt et retrait d’espèces dans une offre de services correspondant aux attentes des clients. En Inde, la plateforme Eko (a) de transactions financières tente de créer des solutions totalement décentralisées en transformant quiconque possède un téléphone intelligent et un peu d’argent liquide en distributeur humain. Et Facebook s’impose comme une solution informelle de commerce en ligne sur de nombreux marchés du monde, y compris en Afrique. Ces expériences font désormais des émules, en s’appuyant sur les modèles d’affaires des services d’appel de véhicules type VTC, du commerce en ligne et de la livraison de repas.

Les services financiers traditionnels restent importants... à condition que les prestataires s’adaptent

Quelqu’un demandait un jour au célèbre braqueur de banques américain des années 30, Willie Sutton, pourquoi il s’attaquait aux banques. Sa réponse ? « Parce que c’est là où se trouve l’argent. » Si l’anecdote est probablement apocryphe, cette affirmation est toujours aussi vraie qu’à l’époque. En injectant des liquidités sur les marchés et en servant d’intermédiaires pour les dépôts, les banques jouent un rôle important. D’où la nécessité de ne pas les oublier, emportés par l’enthousiasme et les ruptures engendrés par la technologie. Pour moi, les banques et les institutions de microfinance conservent une place essentielle dans le nouveau paysage des services financiers. Les besoins des pauvres ne se limitent pas aux paiements et aux crédits à court terme dématérialisés. Ils doivent pouvoir épargner, investir et assurer leurs biens. Et, à de nombreux égards, les institutions financières sont particulièrement bien armées pour répondre à ces attentes. Mais notre ère étant au tout technologique, elles doivent repenser leurs modes opératoires.

Les banques et les institutions de microfinance conservent une place essentielle dans le nouveau paysage des services financiers. Les besoins des pauvres ne se limitent pas aux paiements et aux crédits à court terme dématérialisés.

Dernièrement, j’ai lu un article consacré aux conséquences de l’arrêt des services de microfinance dans les communautés rurales de l’Andhra Pradesh, en Inde. Alors que les travaux traitant de l’impact du microcrédit sur le développement et la rentabilité des entreprises individuelles dressent un tableau plutôt mitigé de la situation, cet article s’intéressait aux ruraux et aux effets de cette interruption soudaine du microcrédit : baisse de la rémunération occasionnelle des journaliers, recul des salaires des ménages et diminution de la consommation dans les zones concernées. C’est presqu’une évidence, non ? Si vous fermez subitement le robinet des liquidités sur un marché, celui-ci va se contracter. Le crédit et les autres services financiers jouent un rôle central dans le fonctionnement d’une économie, qu’il s’agisse d’un pays comme les États-Unis ou d’un village de l’Andhra Pradesh.

Mais l’économie sous-tendant la fourniture de services aux pauvres reste un sujet épineux. S’il me semble assez évident que la fintech va remettre en cause les modèles existants de services financiers, j’ai encore un peu de mal à voir si ces nouveaux acteurs sont parvenus à maîtriser la dynamique du coût des services aux pauvres — sachant que, quand elles décident d’intervenir, les banques disposent de véritables avantages comparés : maîtrise de la réglementation financière, solidité des bilans, aptitude à proposer des dépôts à faible coût, bonnes capacités à gérer les risques, clientèle captive et volume impressionnant de données. Les institutions de microfinance ne possèdent évidemment pas tous ces atouts, mais elles apportent autre chose, à savoir la volonté d’offrir des services financiers aux pauvres et une bonne compréhension des besoins de leurs clients. L’intégration des banques et des institutions de microfinance au sein de l’économie des plateformes numériques selon des modalités qui rendent le marché de masse attractif sera tout aussi vitale pour le devenir de l’inclusion financière que la construction des infrastructures qui la rendront possible. Les banques vont pour cela devoir se livrer à un peu d’introspection, pour identifier leur avantage comparé dans une chaîne de valeur qui se fragmente à vive allure et réagit bien plus rapidement au changement. Elles vont également devoir apprendre à maîtriser la technologie et à l’intégrer dans leurs modes opératoires, faire preuve d’une ouverture accrue, placer les clients au centre de leur activité, investir dans de nouvelles compétences et envisager sérieusement de tisser des partenariats. Avec l’adoption de la nouvelle Directive sur les services de paiements, l’Europe voit apparaître de nouveaux modèles bancaires intéressants qui pourraient, pourquoi pas, s’adapter aux marchés émergents.

Il faut aussi veiller à ne pas introduire des perturbations susceptibles de provoquer des dommages involontaires. Des informations récentes sur le Kenya illustrent les périls liés à ce nouveau paradigme : dans ce pays, les banques spécialisées dans la microfinance sont victimes, non pas directement du système M-Pesa, mais — ironie de l’histoire — de l’arrivée dans le paysage des crédits numériques à la consommation accordés par des établissements gérant des comptes de dépôt à faible coût. Les plafonds imposés sur les taux d’intérêt pour les produits traditionnels de crédit ont incité les banques à se tourner vers des supports numériques, qui permettent le plus souvent de contourner ces restrictions. D’où la croissance spectaculaire du crédit dématérialisé et l’apparition des premiers signes de tensions concurrentielles sur le secteur de la microfinance. En Afrique, ce secteur est loin d’être parfait, mais je me demande s’il est bien raisonnable de le laisser totalement disparaître pour le remplacer par des produits numériques coûteux et de court terme. La disruption peut et doit être une force bénéfique dans le secteur financier, mais nous devons veiller à ce que l’inclusion financière responsable des pauvres ne soit pas l’une des victimes collatérales de cette évolution.

Les organismes de réglementation sont essentiels… mais ils doivent se mettre au rythme, toujours plus rapide, du changement

L’exemple du Kenya illustre bien les difficultés que rencontrent les organismes de réglementation et de contrôle pour superviser ce nouveau monde fantastique des services financiers. Un plafonnement des taux d’intérêt, appliqué de manière non uniforme, peut créer de fortes incitations à se tourner vers un certain type de produits, au risque d’obtenir un résultat ne correspondant pas aux attentes des autorités de règlementation. Grâce à l’innovation qu’il a soutenue, le Kenya a suscité un intérêt considérable et est parvenu à améliorer ses indicateurs d’inclusion financière au point de devenir pratiquement le champion du monde en la matière. Mais cette évolution s’accompagne de nouveaux risques auxquels les organismes de réglementation doivent rester attentifs. Plus le train de l’innovation accélère, plus ils auront du mal à suivre le rythme.

Si nous connaissons déjà plus ou moins bien les choix politiques à opérer pour soutenir une offre de services financiers destinés aux pauvres, nous avons plus de mal à savoir comment les gérer une fois ces changements concrétisés. Il faut pour cela notamment revoir, voire redéfinir le périmètre réglementaire ; accorder des agréments aux nouveaux prestataires de services et les contrôler ; améliorer les normes de cybersécurité et les systèmes de protection du consommateur ; et renforcer la législation relative à la protection des données, au respect de la vie privée et à la concurrence. Il faut impérativement donner aux organismes de réglementation les moyens requis pour affronter les défis à venir, et cet aspect est souvent négligée par la communauté du développement. J’ai le sentiment que ces organismes ont un rôle critique à jouer pour préserver les avancées obtenues ces dernières années sur le front de l’inclusion financière. Formidables, les espaces d’expérimentation et les monnaies fiduciaires numériques ne doivent pas nous faire oublier certains points essentiels à traiter de toute urgence.

Méfions-nous de l’enthousiasme béat

Ce qui me ramène au CGAP. Les équipes du CGAP ont souvent estimé être à l’avant-garde de l’évolution de l’inclusion financière, mais alors que le monde se convertit à tout va à la fintech, il est sans doute temps pour nous d’ajuster notre manière de penser. Nous avons de plus en plus de mal à faire valoir notre rôle de chef de file technologique face aux grandes institutions dotées de moyens financiers considérables — je pense notamment à Ant Financial, TenCent, BBVA, Google, Facebook, Amazon ou la Banque mondiale — qui investissent toutes lourdement dans la technologie pour élargir l’accès aux services financiers. Nous nous réjouissons de ces évolutions, mais je ne vois pas qu’il faille encore convaincre quiconque de l’intérêt de recourir à la technologie dans ce domaine.

La technologie est au cœur même de la transformation des services financiers. L’avantage comparé du CGAP tient à son profond ancrage dans le secteur de la microfinance et l’inclusion financière des pauvres, doublé d’une expérience de dix ans dans la finance numérique. Toute la difficulté va consister à rapprocher ces deux mondes, pour que les pauvres continuent d’être au cœur de notre travail tout en réfléchissant sérieusement à la manière d’exploiter ces incroyables innovations pour atteindre nos objectifs, à savoir permettre aux pauvres de se saisir des opportunités et de gérer les risques. Pour cela, nous devons faire fi de l’excitation entourant la fintech, tester de nouvelles approches, publiques et privées, comprendre quelles sont les solutions les plus efficaces pour les pauvres, identifier les limites de ces nouvelles stratégies et appliquer tous ces enseignements à la fourniture et à la réglementation de services financiers pour les pauvres. Et, bien sûr, nous devons partager ces éléments avec nos nombreux partenaires et parties prenantes, pour qu’ils puissent les intégrer dans leurs propres initiatives.

La bonne nouvelle, c’est que tous ces cerveaux ingénieux qui planchent sur la question obtiendront de nouveaux résultats dont nous, qui œuvrons à garantir l’inclusion financière des pauvres, pourrons nous inspirer. Pour ma part, j’ai hâte de voir ce que l’année 2019 nous réserve !

Cet article, initialement publié sur le site du CGAP en janvier 2019, est le premier d’une série de parutions trimestrielles des responsables du CGAP, pour décortiquer les thèmes qui façonneront l’évolution de l’inclusion financière.

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