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Alexandre Maymat : "La concurrence des banques africaines nous pousse à nous réinventer"

Alexandre Maymat, Responsable Afrique, Méditerranée et Outre-mer de la Société Générale, peut avoir le sourire. Elue meilleure banque en Afrique par Euromoney, la banque compte plus d'un milliard d'euros de PNB, 11 500 collaborateurs répartis dans 19 pays, plus de 1000 agences, 15 milliards d'euros de crédit et continue de gagner des parts de marché en Afrique, face aux banques locales particulièrement compétitives.

La Tribune Afrique : Près de 80% de la population du continent africain sont non bancarisés. Qu'entendez-vous par «maturité du marché» ?

Alexandre Maymat : Nous sommes sur des marchés qui ont des potentiels de croissance extrêmement forts. Le PIB de l'ensemble du Continent est inférieur à celui de la France. Il lui deviendra supérieur à partir de 2025 environ, avant que l'écart ne se creuse de manière assez importante. Aujourd'hui, la France représente 4% du PIB mondial, ce sera 3% en 2050. Pour l'Afrique, c'est 3% aujourd'hui et 5% en 2050.

Il existe une forte segmentation des besoins de nos clients en Afrique. Le marché est mature et sophistiqué pour une certaine clientèle -clients corporate ou patrimoniaux- qui a désormais des besoins alignés sur les standards internationaux. Parallèlement, ce sont des marchés encore faiblement bancarisés et très peu intermédiés dont les besoins sont beaucoup plus simples et qui requièrent de nouveaux modes de distribution et de nouvelles offres. Le poids des crédits bancaires dans le PIB peut être très faible, autour de 30% en Afrique subsaharienne, alors que nous ne sommes pas loin de 100% au Maroc et en France et à 150% en Chine.