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Afrique : quand le Covid-19 révèle la fragilité des systèmes alimentaires urbains

Le système alimentaire d’une ville regroupe la production agricole, la transformation, l’acheminement et la distribution des produits. C’est l’ensemble de cette chaîne qui permet d’assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des citadin·e·s dans ses quatre dimensions (disponibilité, accès, utilisation et stabilité).

Les ménages d’Afrique subsaharienne consacrent en moyenne 44 % de leurs dépenses au budget alimentaire. Ils ont donc été directement affectés, en particulier dans les villes d’Afrique de l’Est, par les effets sur la chaîne d’approvisionnement des mesures de confinement prises pour faire face à l’épidémie de Covid-19.  

L’approvisionnement et la distribution alimentaires des villes africaines fortement impactés

La crise a touché les systèmes alimentaires, et plus particulièrement touché l’approvisionnement à l’intérieur des pays et entre les pays du continent. Les difficultés générées par la crise ne proviennent pas de la disponibilité des produits agricoles qui est bien là, ni des échanges commerciaux dans le monde qui se sont globalement maintenus. Elles sont davantage liées aux contraintes imposées notamment au fret portuaire, comme les mesures de mise en quarantaine des équipages au Kenya. Mais également et surtout à des restrictions de déplacement observées à l’intérieur et entre pays voisins. Le transport du fret entre le Kenya et l’Ouganda prend désormais dix jours contre quatre auparavant, ce qui entraîne surcoûts et pertes de produits périssables.

On a ainsi observé une baisse de la fréquence des livraisons de marchandises et une raréfaction des petits transporteurs souvent informels au plus fort des mesures de confinement et de suspension des transports interurbains, au Cameroun par exemple. Les coûts de transport en souffrent encore, avec des conséquences sur le prix des produits sur les marchés locaux.