Inclusion financière en Amérique du Nord
Pour les besoins de l'analyse des données régionales, la classification de la Banque mondiale pour l’Amérique du Nord inclut uniquement deux pays : les États-Unis et le Canada. Selon la base de donnée Global Findex Database 2025, quasiment tous les adultes dans ces deux pays possédent un compte bancaire, soit 98 % au Canada et 97 % aux États-Unis.
Bien que l’inclusion financière dans cette région soit parmi les plus élevées au monde, des disparités significatives en matière d’accès et de résilience financière persistent pour les groupes à faible revenu et marginalisés, y compris les personnes de couleur, les communautés autochtones, les immigrants et réfugiés, les personnes en situation de handicap et celles vivant dans des zones rurales. Au Canada, par exemple, on estime que les populations autochtones vivant dans les communautés des Premières Nations ont un taux de non-bancarisation deux fois plus élevé que celui des non-autochtones, en raison d’un manque d’infrastructures financières dans ces communautés et d’une méfiance historique envers les institutions colonisatrices. Aux États-Unis, les taux de non-bancarisation pour les ménages noirs, hispaniques et amérindiens ou autochtones d’Alaska étaient plus de cinq fois supérieurs à ceux des ménages blancs en 2023.
De plus, la santé financière se détériore, car moins de personnes disposent d’épargne d’urgence et l’endettement des ménages a augmenté. Moins de la moitié des adultes aux États-Unis (46 %) ont suffisamment d’épargne d’urgence pour couvrir trois mois de dépenses, et près d’un quart (24 %) n’ont aucune épargne d’urgence. Parallèlement, environ un tiers des adultes aux États-Unis ont plus de dettes de cartes de crédit que d’épargne d’urgence. Le Canada connaît un scénario similaire : presque la moitié des Canadiens (48 %) n’avaient pas d’épargne d’urgence pour couvrir trois mois de dépenses, et un tiers (34 %) ont déclaré avoir dû emprunter pour couvrir leurs dépenses régulières en 2024.
Ces chiffres illustrent la nécessité d’interventions politiques ciblées pour certaines communautés, ainsi qu’une attention générale portée à l’amélioration de la santé financière et de la résilience, même dans des pays où le niveau d’accès aux comptes financiers est élevé.