La résilience des femmes entrepreneures dans le Nord-Ouest tunisien
Alors que sévit la pandémie de COVID-19, nous avons demandé aux femmes entrepreneures du réseau We-Fi comment elles font face à la crise engendrée par le nouveau coronavirus. Ce troisième article de notre série leur donne la parole en ces temps troublés.
Du jour au lendemain, il n’y avait plus de clients. « À cause de la crise liée à la pandémie de COVID-19, nos produits ne trouvent plus preneurs ; le marché a disparu », déplore Kawther Mouelhi, fondatrice de SheShares, une plateforme web de commerce artisanal proposant toute une gamme de textiles, meubles, bijoux et objets de décoration tunisiens, ainsi que des matières premières destinées aux artisans locaux.
Kawther Mouelhi a compris qu’elle devait rapidement adapter son modèle commercial afin de surmonter la crise et de pouvoir fournir une source de revenus aux femmes qu’elle emploie. Face à la demande croissante et non satisfaite de masques et de vêtements de protection, elle a décidé de former les couturières affiliées à SheShares à la fabrication de ces équipements au profit des agents de santé dans le nord-ouest de la Tunisie. Cette nouvelle activité lui permet de continuer de garantir une source de revenus à 70 femmes dans l’une des régions les plus pauvres du pays. Depuis la mi-mars, la société s’est attelée à la production de centaines de milliers d’équipements de protection destinés à quelque 5 000 travailleurs du secteur médical et paramédical dans les villes de Jendouba et du Kef. Ce sont en tout 300 000 masques qui ont été confectionnés, ainsi que 100 000 charlottes, couvre-chaussures et blouses de laboratoire.