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« L’heure est propice à se saisir du secteur informel pour refondre l’économie de l’Afrique »

Au-delà de la terrible catastrophe sanitaire qu’elle a provoquée, la crise du coronavirus est avant tout un révélateur, celui de l’état de notre monde. D’évidence, depuis le début de l’épidémie, nous percevons plus visiblement les mutations majeures qui remodèlent la géopolitique planétaire, comme la puissance impressionnante de l’acteur chinois ou le retour des Etats nations en Europe.

Un autre trait, plus discret, s’affirme aussi, l’étonnante résilience des Etats africains face aux grandes catastrophes. Dans cette crise, l’Afrique, avec les « moyens du bord », a su trouver avec intelligence et pragmatisme les solutions efficaces pour limiter la casse de façon spectaculaire. Mieux, elle a fait preuve d’une solidarité exemplaire, montrant au passage un bel exemple de gestion communautaire, digne et responsable, aux sempiternels donneurs de leçons. Les exemples foisonnent : le Sénégal démontre une gestion exemplaire de l’épidémie, Madagascar développe l’artémisia et la met à disposition du continent, la Guinée-Bissau propose de la distribuer aux pays de la Cédéao… Faut-il s’attendre à voir les acteurs africains, fort d’une confiance renforcée, en profiter pour bousculer les systèmes importés et tenter de réduire de façon irréversible une dépendance jugée trop lourde ? En clair et pour sacrifier à l’expression en vogue, l’Afrique en profitera-t-elle pour « changer de paradigme » ?