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Micro et petites entreprises : la pandémie va-t-elle sonner le glas de leurs activités ?

Mohammad Islam tient une petite épicerie à Dhaka. Comme beaucoup, il était au courant de la crise du COVID-19 qui sévissait en Chine. Mais il ne pouvait pas prévoir que la pandémie le frapperait, lui et son entreprise, aussi vite et aussi durement. Depuis l’annonce d’un confinement national par le gouvernement du Bangladesh, Mohammad Islam a vu ses revenus diminuer de 20 %. Heureusement, son entreprise appartient à la catégorie des « services essentiels ». Il est autorisé à ouvrir son magasin, mais pendant des plages horaires limitées. Cependant, ses stocks s’épuisent et l’approvisionnement est très aléatoire. Il pense que ce sont les petits commerçants comme lui, en particulier ceux dont l’entreprise est complètement fermée, qui souffriront le plus de cette crise. Ces entreprises sont également celles qui ont le moins de chances de recevoir un soutien de qui que ce soit, y compris du gouvernement. « Le gouvernement prévoit des mesures pour les grandes entreprises et pour les pauvres – personne ne pense à nous », rumine un autre petit commerçant de Nagerhat, au Bangladesh.

Des mesures politiques seront nécessaires pour minimiser l’impact sur les micro et petites entreprises (MPE) comme celles de Mohammad Islam. Ce cas est représentatif de la situation des MPE dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Ces entreprises sont plus vulnérables parce qu’elles disposent de réserves de trésorerie limitées. Et bien sûr, les flux de trésorerie des entreprises se cofondent avec ceux des ménages. Elles ont des loyers à payer, réalisent généralement une part importante de leurs ventes à crédit et utilisent rarement de produits financiers formels.

Depuis l’irruption de la pandémie, la perception du produit des ventes à crédit s’est effondrée alors que les recettes continuent à baisser rapidement. Il faut s’attendre à un impact sur la survie des MPE à court et moyen terme. Ces entreprises ne sont pas enregistrées, ce qui rend encore plus difficile pour les décideurs politiques de les cibler efficacement en vue d’un soutien.