Omar Cissé : « La cashless society est en train de se mettre en place »
En période de confinement, le paiement mobile surgit comme un nouveau geste barrière pour enrayer la courbe des contaminations. De facto, l'arrivée du Covid-19 en Afrique met en lumière l'importance de la numérisation des paiements en permettant d'éviter les échanges interpersonnels et de rompre les échanges de « cash » entre individus. Outil puissant d'inclusion financière pour les ménages africains exclus des circuits bancaires traditionnels – qui représentent près de 80 % de la population dans la zone Uemoa, par exemple, d'après les chiffres de la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) –, le paiement mobile participe à l'effort de guerre contre le Covoid-19 aux côtés d'États souvent fragiles.
Les géants du secteur, comme le kenyan M-Pesa en Afrique de l'Est ou Orange Money en Afrique de l'Ouest, ont réduit comme peau de chagrin leurs frais de transaction afin d'augmenter leur nombre d'utilisateurs. Côté start-up, des champions de la fintech africaine ne sont pas en reste, comme la plateforme de paiement sénégalaise Intouch, fondée à Dakar en 2014. La jeune pousse, qui est déjà en pleine hypercroissance avec près de 30 millions de transactions réalisées en 2019 contre quelques milliers en 2014, fait partie des soldats de la tech africaine contre le nouveau coronavirus. Son président et fondateur Omar Cissé, ex-directeur de l'incubateur CTIC Dakar et cofondateur de Teranga Capital, s'est confié au Point Afrique.