Gouvernance: FAQ
La gouvernance d’entreprise (ou gouvernement d’entreprise) est le cadre dans lequel les différentes parties prenantes d’une institution – investisseurs, membres du Conseil d’administration, direction et personnel – définissent la vision stratégique, suivent les résultats et gèrent les risques. L’objectif de la structure de gouvernance est de concilier les intérêts des différentes parties prenantes et de protéger la santé à long terme de l’institution.
La bonne gouvernance peut aider une institution à accomplir sa mission, à gagner en efficacité, à élargir sa clientèle et à attirer les investisseurs. Dans le domaine de la microfinance, les conseils d’administration jouent un rôle important en aidant l’institution à identifier les arbitrages qu’elle doit parfois opérer entre sa mission et l’objectif de rentabilité. La situation financière des pauvres est en jeu, et les conseils d’administration aident à protéger leurs intérêts en encourageant des modes de fonctionnement sains et transparents.
A mesure que le secteur de la microfinance se développe et gagne en complexité, la gouvernance joue un rôle de plus en plus important en aidant à gérer des institutions solides et à prévenir les crises. Les nouveaux produits, marchés, fournisseurs et stratégies de financement nécessitent une vision stratégique et des lignes directrices claires pour la prise de décisions, adoptées par les différentes parties prenantes de l’institution. Il peut être difficile de concilier les attentes et objectifs souvent divergents des investisseurs, des membres du Conseil, de la direction et du personnel ; les institutions qui investissent dans de solides structures et procédures de gouvernance seront mieux armées pour faire face aux complexités du cadre dans lequel elles opèrent aujourd’hui.
Les membres du Conseil abordent une large gamme de questions d’importance stratégique pour l’institution. Les questions importantes sont souvent examinées par le Conseil dans son ensemble, mais il forme des groupes de travail pour jouer un rôle plus actif dans la définition de la stratégie et le suivi de certaines questions. Voici quelques exemples de sujets de discussion d’un conseil d’administration :
- Rythme et qualité de la croissance de l’institution
- Diversification des produits et offre de services à de nouvelles catégories de clients ou dans de nouveaux secteurs géographiques, notamment les petits épargnants et les zones rurales
- Tarification responsable et autres question de protection des clients
- Niveau et répartition appropriés des profits
- Rémunération des dirigeants
- Stratégies de financement et structure du capital, à mesure que de nouveaux acteurs commerciaux s’intéressent aux IMF
Pour être efficace, un conseil d’administration doit être bien informé, capable de définir l’orientation stratégique et prêt à interpeler la direction si nécessaire. Afin d’optimiser l’efficacité du conseil d’administration, ses lignes directrices doivent tenir compte des éléments suivants :
- La nécessité de définir clairement les rôles respectifs du conseil d’administration et de la direction
- Les politiques en matière de conflit d’intérêts des membres du conseil
- Les informations à divulguer aux membres du conseil
- L’utilisation efficace des comités du conseil d’administration
- La prise en compte des résultats sociaux dans la stratégie, la performance et la prise de décisions
- La domination du conseil d’administration par la direction et le syndrome du fondateur
Les investisseurs en fonds propres dans les IMF, les fonds et autres instruments d’investissement en microfinance peuvent influencer la gouvernance des IMF à tous les stades du processus d’investissement – par les audits préalables qu’ils effectuent, les dispositions qu’ils incluent dans les conventions d’actionnaires, le contrôle de leurs investissements et leur stratégie de sortie. Les investisseurs qui choisissent de participer activement à la gouvernance dans le cadre du processus d’investissement peuvent contribuer à renforcer les pratiques des IMF.
Des études récentes montrent que les investisseurs en fonds propres n’exploitent pas pleinement la possibilité de renforcer la gouvernance et peuvent améliorer de plusieurs façons leur action dans ce domaine :
- En s’impliquant activement, au sein du conseil d’administration et en dehors
- En faisant en sorte que les administrateurs représentant les investisseurs soient suffisamment qualifiés et disponibles et assurent la continuité de leur tâche
- En s’attaquant au problème de la passivité des administrateurs et de leur réticence à contester les propositions de la direction
- En harmonisant les intérêts des actionnaires
On trouvera ci-dessous quelques exemples d’initiatives visant à améliorer la gouvernance dans le secteur de la microfinance.
Initiative BBVA Microfinance Foundation (Amérique latine): publication de deux documents sur la gouvernance et l'organisation d'ateliers de formation dans huit pays d'Amérique latine pour promouvoir leur adoption.
Le Centre pour l'inclusion financière pour le Groupe des administrateurs Afrique d'Accion : permettre aux PDG et membres du conseil d'administration des prestataires de services financiers en Afrique subsaharienne de renforcer leurs capacités et d'échanger avec leurs pairs grâce à des visites clients, des séminaires et des dialogues virtuels.
CERISE: Aide les IMF à atteindre leurs objectifs sociaux et financiers grâce à une gouvernance plus efficace. CERISE a élaboré un manuel pour aider les autres à suivre la même démarche.
Fintech/Africap: Fournit une assistance technique aux IMF africaines. Travaille en collaboration étroite avec les entreprises dans lesquelles AfriCap investit, notamment pour fournir aux IMF la formation et les outils nécessaires pour améliorer leur gouvernance.
SEEP: A publié un dossier qui fournit aux associations de microfinance une base solide pour mettre en pratique les principes de bonne gouvernance. Le dossier offre des ressources précieuses pour élaborer des programmes de formation sur la gouvernance.
SPTF: A élaboré un ensemble de normes de gestion pour les institutions cherchant à atteindre un double objectif de résultats sociaux et financiers. La section 2 des normes appelle les institutions à « veiller à obtenir l’adhésion du conseil d’administration, de la direction et du personnel aux objectifs sociaux ». Le document sur les normes décrit en détail les normes et pratiques essentielles pour assurer l’adhésion aux objectifs sociaux de l’institution.