Dans les régions rurales du Sénégal, soutenir les femmes passe d’abord par un changement de normes sociales

Les normes sociales liées au genre ne se contentent pas de déterminer les rôles dévolus aux femmes dans les économies rurales, elles limitent aussi l’accès aux outils dont elles ont besoin pour investir dans des activités génératrices de revenus. Mariama le sait bien. Agricultrice et mère de trois enfants,
Pour myAgro – une entreprise sociale qui propose aux petits exploitants agricoles des
Pour mieux comprendre les normes auxquelles sont confrontées les femmes sénégalaises, myAgro a commencé par écouter leurs communautés
Norme n° 1 : “l es hommes doivent être les principaux décideurs et les principaux pourvoyeurs financiers de la famille”
Les entretiens avec les agricultrices et les autres membres de la communauté ont révélé que la prise de décisions agricoles et financières était considérée du ressort des hommes. Comme Mariama, la communauté considère que les maris doivent avoir le pouvoir d'accorder ou de refuser à leurs épouses la permission d'utiliser les services de myAgro. Par conséquent, pour atteindre les femmes – en particulier dans les ménages dirigés par des hommes – il faut d'abord atteindre leurs maris. Si certains hommes autorisent leurs épouses à adhérer à myAgro et, dans certains cas, vont même jusqu’à financer les
L
Si j'ai mon propre argent, je n'ai pas besoin de déranger [mon mari]. Je n'ai pas besoin d'emprunter à qui que ce soit, je peux couvrir mes besoins moi-même
Norme n° 2 : “l es femmes sont censées cultiver principalement des produits destinés à la consommation du ménage, tandis que les hommes s'occupent des cultures de rente”
L'étude a
Norme n° 3 : “l es femmes ne possèdent pas d'épargne propre”
Une autre
En réalité, les femmes épargnent régulièrement de petits montants, elles utilisent simplement des mécanismes différents de ceux des hommes.
S’attaquer aux normes, petit à petit
Sur la base de ces entretiens, myAgro et ses partenaires ont travaillé avec la communauté
- Diffuser des messages destinés aux hommes
, afin de présenter l’adhésion des femmes à myAgro comme une contribution au "bien-être général du ménage", plutôt que comme une "amélioration de la productivité des agricultrices" uniquement. Cettecommunication est importante, car nous avons constaté que les hommes et les femmes sont plus réceptifs aux messages en lien avec la consommation alimentaire et les dépenses du ménage. - Recruter davantage d'agents myAgro féminins pour surmonter la réticence des hommes à laisser leur épouse interagir avec des agents masculins en leur absence.
- Tester de nouveaux paquets plus flexibles, proposant par exemple des intrants pour des cultures potagères ou de l’élevage
, ne nécessitant pas beaucoup d’espace cultivable et ce pour pallier aux que les femmes généralement rencontrent. - Tirer parti des groupes d'épargne informels pour permettre aux femmes de prendre le contrôle de leurs finances et de leurs investissements agricoles, toutes ensembles. Non seulement ces groupes offrent déjà un espace sûr, apprécié des femmes, mais ils offrent également l’opportunité pour myAgro de capitaliser sur des comportements d'épargne existants tout en encourageant des contributions régulières, petit-à-petit, vers les paquets agricoles de myAgro.
Au cours des prochains mois, myAgro lancera des projets pilotes avec le CGAP
Recruter des agents femmes qui vont plus interagir avec leurs paires. Etablir une relation de confiance en leur partageant des cas de réussite dans d'autres pays surtout de la sous régions .
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